bazar et moelle de boeuf

13 janvier 2008 § 3 Commentaires

Étonnant comme Paris ne change presque jamais de couleur. Quand le ciel est bleu, rarement, je ne peux résister, il faut que je sorte. La joie d’entendre des vieux hits américains au G-20 du coin, sorte de dépanneur d’ici, où j’achète cracottes et beurre, café, confiture, farine et papier toilette. On me cause du fameux froid canadien en rangeant les boîtes de conserve. Le boucher de la rue Patay me donne un os à moelle supplémentaire : « on les aime bien, nos cousins québécois ! », ça me console presque de cette question : « pourquoi vos chanteurs sont si nuls ? » à laquelle je voudrais avoir l’audace de répondre « pourquoi importez-vous inévitablement ce qui se fait de plus nul au Québec ? »

J’ai mis la main hier sur la correspondance parisienne de Nancy Huston et Leila Sebbar, c’était de bon conseil. Je me sens moins seule sur mon île. J’aime particulièrement ce passage concernant le retour au pays, les malaises qui s’y rattachent, la sensation d’étouffement, et ces portes qu’on ne peut ouvrir sans devoir les refermer, parce qu’il fallait de toute façon repartir, et l’irritation ressentie aux contacts rudes avec les Français de l’aéroport, au retour. Ça se bouscule autour des bagages, c’est dense, et alors on comprend qu’on a quitté l’Amérique et on se demande pourquoi, jusqu’à ce qu’on retrouve ses marques, le treizième, la ligne 14 sans chauffeur, les vieilles salles de cinéma où toutes les semaines on a le choix entre un festival Fellini et un festival Cary Grant toujours en versions originales sous-titrées, toutes ces médiathèques, la queue devant la grande bibliothèque de Pompidou, le mystérieux verger du Jardin du Luxembourg, et le sous-sol du Bazar de l’Hôtel de ville.


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