mon Réal (1)

16 juin 2015 § Poster un commentaire

Je me souviens, les bus sont toujours trop rares la nuit, on ne peut pas se retenir de prendre des taxis. L’hiver, la cuirette de la grande banquette arrière se réchauffe lentement sous nos culs gelés. L’effet de la suspension usée sur les vagues de poudrerie qui s’accumule en lames de neige sur l’asphalte me donne l’impression d’être dans un bateau en pleine houle. Une nuit en particulier je suis très ivre, le chauffeur, lui, est handicapé : à la place de deux mains, des pinces sorties des manches de son manteau maîtrisent habilement le volant, émettant un drôle de cliquetis mécanique. Je ne sais plus très bien où on va. Sur le siège à côté de lui, il doit y avoir un sac de bagels parce qu’une bonne odeur de sésame grillé remplit l’auto.

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