une valise, un mur, un peintre déçu
28 mai 2008 § Poster un commentaire
Des dizaines d’années à s’engouffrer dans le silence pour se protéger des plaintes, du vide, d’une absence omniprésente, et d’une plaie mal guérie. Devenir physiquement (et définitivement) sourd à force de construction de ce mur autour de soi, tel un peintre déçu devenu aveugle. Confier la parole aux autres, les laisser parler pour deux, même s’il faut que ce soit de manière erronée. S’enfoncer dans la paresse du verbe entièrement cédé à l’étranger. Couper les liens, rendre le contact impossible, et pourtant, malgré tout, souhaiter son existence. C’est dire adieu bien avant la mort. C’est crier sans souffle, le ventre vide, c’est retrousser ses manches en baissant les bras.
Ouvrir sa porte, offrir sa maison à une mère qui ne vous entend plus et n’a jamais pu vous connaître.