corps sans sujet
13 juin 2010 § Poster un commentaire
Je n’écris pas sur ce que je connais, estimant que je ne connais pas grand chose. J’écris sur ce qui m’intéresse.
En somme, j’écris pour connaître.
Je suis tombée sur cette phrase de Jacques Brault, dans un texte du recueil La Poussière du chemin, où il cherche, je crois, à définir la littérature québécoise : “Sans héritage et sans possession, nous sommes condamnés à l’invention.”
Je me sens condamnée à l’invention pour connaître.
Ma langue est fragile. Je la soigne par amour, et non par « maniérisme ». J’aime la distordre et la rendre imprenable par la poésie, paradoxalement, c’est une façon de me l’approprier, d’en faire mon instrument. C’est la seule façon que je connaisse et peut-être la seule qui m’intéresse.
“C’était du langage, du langage jouissant tout seul, du corps sans sujet.” Régine Robin, La Québécoite
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