casse-tête

18 septembre 2012 § Poster un commentaire

 

Plusieurs fois par jour j’évite la vieille trace, la tache d’un œuf qu’on a lancé du haut d’un immeuble sur le trottoir asphalté. Je remonte Lamarck jusqu’au métro, de nuit, en pensant aux premières fois d’il y a six ans, puis la tête qui tourne en descendant l’escalier profond, colimaçon. Ils sont six gars regroupés, l’esprit à la fête, à classer dans la catégorie “de passage”. L’accent québécois. Deux Français, probablement catégorie permanents ceux-là, se mettent à les imiter à la rigolade, sans malice, heureux de démontrer qu’ils maîtrisent l’usage du mot niaisage, de lancer qu’ils ont vécu à Montréal. Tout ce monde est aviné, les vapeurs d’alcool montent dans la rame. Avant d’arriver à Madeleine, peut-être vers Saint-Georges, un Italien s’engouffre et s’adresse à son ami par la fenêtre ouverte, resté de l’autre côté des voies. La voiture se met en branle après la sonnerie des portes, il termine par un salut fasciste, bras tendu par la fenêtre, et un claquement de chaussures qui laissent tout le monde pantois. Au moins dix secondes de silence avant la reprise.

Les langues se mêlent et les pièces s’assemblent pour former un drôle de puzzle aux contours imprécis. Un patchwork étrange dans lequel je m’enroule, étourdie, comme à poil dans une couette moletonnée après une cuite.

 

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