Carte à la mer
4 novembre 2007 § 2 Commentaires
C’est fou le temps que je passe à m’inquiéter pour ce que devient mon pays. Je n’ai jamais été autant politisée (je pourrais l’être encore bien davantage mais bon) que depuis cet éloignement. Je recevais il y a quelques semaines ma carte de membre de l’un des partis en place (eh oui, elle a traversé l’océan, l’est arrivée bien sèche : ça m’étonne, vu le matériel avec lequel on l’a fabriquée). Je me retrouve déjà, ladite carte en main, en profond désaccord avec certaines idées mises de l’avant.
Me redonne des envies d’étang à Walden.
horloge maraîchère
7 septembre 2007 § 3 Commentaires
Besoin de verdure et de sentir les saisons. Elles sont moins marquées là où je suis et c’est curieux. Comme si le temps était arrêté, alors qu’en même temps, tout tourne si vite dans la ville.
Saisons marquées par toutes ces variétés de fruits et de légumes. Ici on cuisine selon elles, les saisons. Les marques du temps qui passe se trouvent au marché. Dans un an, quand ce sera le retour des petits artichauts frais, je me souviendrai de ce septembre dernier.
mousse boréale
10 août 2007 § 1 commentaire
clintonie boréale
4 août 2007 § 1 commentaire
Prunes bleues
15 juin 2007 § 4 Commentaires
Je me souviens des prunes bleues succulentes. Elles se faisaient de plus en plus rares, d’année en année. Le feuillage se clairsemait d’été en été, se tachetait davantage. Il fallut un jour abattre l’arbre. Il était atteint d’une maladie inconnue. Je me souviens du bois foncé qui brûlait un soir, et du vide alors créé dans le verger qui était déjà pauvre. Une absence, et je pouvais poser le pied sur le tronc tranché légèrement enfoncé dans le sol, une sorte de souche cachée, un curieux creux, solide. C’était ce qui restait de l’arbre.
Je pouvais me souvenir. Les prunes bleues devenaient noires quand je les frottais sur ma petite veste. Et leur chair était presque rouge. Jamais je n’ai goûté les mêmes par la suite. J’ai dansé sur un pied, quelques années, sur le reste de l’arbre enfoncé dans l’herbe. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus trace de lui, qu’il ait été avalé par la terre.
J’ai en mémoire son écorce noire et luisante, tachetée de champignons friands de mort, qui brûlait lentement. Il avait fallu penser au prunier sauvage, au pommier nain, et aux pommes d’hiver, au mélèze qui les abritait tous de sa hauteur, au noyer le plus lent du monde : verger minuscule qui suffisait à faire danser, même en portant un creux.
Bouteloue grêle
22 mai 2007 § Poster un commentaire
Oryzopse hyménoïde.
Muhlenbergie à tige carrée.
Barbon fourchu.
Avoine du pauvre.
Sporobole à fleurs cachées.
Sporobole à fleurs inégales.
Fétuque à touffes bleues.
Brome penché.
Brome sans barbes du Nord.
Pâturin glauque.
Pâturin rude.
Espèces indigènes, où êtes-vous ?
Walden
30 janvier 2007 § Poster un commentaire
Je crois que les hommes ont en général encore un peu peur de l’obscurité, malgré la pendaison de toutes les sorcières, et l’introduction du christianisme et des chandelles.
Henry David Thoreau
Ville invisible
18 janvier 2007 § Poster un commentaire
Dans la ville que j’habite aujourd’hui il fait gris, il fait tempête de vent. C’est une ville immense, et assez dense. Comment s’appelle-t-elle ? Aucune importance au fond. Puisque de toute façon, la ville que je vois, c’est celle que j’invente. J’aurais beau vous la nommer ou vous la décrire, vous la verriez autrement que moi. Elle représenterait un rêve que vous caressez depuis longtemps, ou le cauchemar d’une époque antérieure, ou je ne sais quoi encore de différent de ce que je choisis de voir dans cette jungle.
Je lis le Walden de Thoreau pour m’imaginer au calme. La traduction est malheureusement désastreuse (c’est une édition bilingue assez peu lue je crois – et je sais maintenant pourquoi). J’aimerais tenter cette aventure, celle de Thoreau à Walden.
Je prends la décision d’écrire ici à l’insu des personnes qui partagent ma vie. Tiens. Une sorte de secret, ce carnet. Un secret sur la Toile.