Misères
12 juin 2007 § 1 commentaire
J’ai trempé mes mains dans de l’huile sombre, puante, et les ai égratignées à la laine d’acier. Écrasé des centaines de nids de fourmis sans savoir. J’ai couru jusqu’au bois, à la noireté. Puis sans *** sur les trottoirs chics.
J’ai astiqué les livres, les ai emballés au cellophane, caressés, lus, déballés, reçus, retournés, détestés, ignorés, dévorés, envoyés. Résumés. Critiqués. Pour des dames ou des messieurs. Pour trois fois rien. Pour des misères.
J’ai éternué avec grâce.
J’ai hébergé une fois mademoiselle Lili. J’ai dû faire adopter Nana. J’ai fait pousser des herbes hautes. Quatorze fois j’ai cherché ma maison. J’ai pleuré dans les institutions financières et les couloirs souterrains du savoir. J’ai fait mourir nombre d’espoirs dans la métropole. Il a fait très chaud, et très froid. Il a fait bon au coin du feu.
Je n’ai pas appris la deuxième langue.
Je traverse l’Atlantique à la nage. Non. À la petite cuillère.
Je cherche une forêt. Une raison.
Pas si misérable que ça, s’il reste cette écriture.L’océan à la petite cuiller…