Végétaux
1 avril 2007 § Poster un commentaire
Aux changements de saison, chaque fois c’est pareil depuis 1995, ces envies de forêt, de voir disparaître le béton.
Heureusement il y a eu le plus vieux platane d’Orient, les coquelicots blancs, les couples de canards en marche, le magnolia.
Poupées manquées
5 février 2007 § 1 commentaire
Hier soir à ce concert l’âme n’y était pas.
Je ne peux expliquer pourquoi.
Et ce matin me concentrer, bien travailler me semble une montagne. L’impression parfois d’être une enfant qui n’a pas envie d’aller à l’école, ne voit pas l’utilité de ce système de contraintes, et préférerait jouer à la poupée.
Aujourd’hui, c’est ça, je jouerais bien à la poupée tiens, et puis je ferais bien de petits bonshommes de pâte à modeler.
Légèreté
25 janvier 2007 § Poster un commentaire
Essayer de vous écrire quelque chose qui restera, en vous ou en moi. Ambition un peu prétentieuse.
Cela prouve au moins le respect que je vous porte. Lecteurs inconnus, éventuels, ou inventés.
Je voudrais être légère.
Je voudrais m’inventer légère et que ça devienne vrai.
Montagnes russes
24 janvier 2007 § Poster un commentaire
Je ne sais pas pour les autres exilés, mais parfois il me vient des envies soudaines, des moments furtifs où tout semble s’éclairer, où j’ai le sentiment de mettre le doigt sur ce que je désire vraiment vivre. Comme si enfin je savais ce que je veux faire quand je serai grande, comme si je découvrais la clé. Du genre : Voilà, c’est ça, je veux une vie très simple, un boulot très simple, une voiture, une maison où j’ai la paix, loin de la ville, dans mon pays où les contacts humains sont pour moi si simples, etc.
Une heure après j’aurai plus de lucidité, et je me rendrai compte que ça ne me suffirait pas. Que je suis ici parce que j’ai besoin d’éprouver autre chose, que j’ai besoin de plus d’intensité ou de je ne sais quoi, d’un challenge.
Une heure après je me dirai que ce challenge, je ne veux plus. Que je suis trop fatiguée. Que j’ai besoin de me poser.
Ainsi de suite.
Une sorte de montagne russe.
Où le courage alterne avec la poltronnerie.
Dissimuler
23 janvier 2007 § Poster un commentaire
Des entretiens d’embauche où je dois dissimuler mon accent ? Rien là.
Allons, courage.
Et puis rien à perdre.
N’empêche mon pays me manque.
Et j’aimerais bien pouvoir me contenter d’un métier de banquier. Pourquoi avoir choisi l’insécurité, le boulot instable ?
C’est sans doute que j’ai besoin de cette liberté.
Et vous, de quoi vivez-vous ?
Bon allez.
Spleen et engelures
21 janvier 2007 § Poster un commentaire
Enfin ! du froid dans ce pays.
Je continue d’aimer le froid.
On dirait qu’il épure. Je ne sais pas. L’air prend une couleur différente dans le temps frisquet. Le véritable hiver. Je voudrais ne pas l’avoir quitté, souvent. Il me manque.
Aujourd’hui j’ai eu les mains gelées. Depuis des semaines ça n’était plus arrivé. Du coup j’ai senti mes mains exister.
Il faudrait que ce soit les joues, maintenant, les cuisses, tout. De la neige qui croustille sous les pieds.
Nous serons les mêmes
20 janvier 2007 § Poster un commentaire
Je rêvais de Youkali il y a quelques heures. J’entendais clairement Teresa Stratas en rêve. Plutôt agréable, cette fin de nuit.
Je vous écris, lecteurs invisibles, peut-être même improbables, et je me demande. Que restera-t-il de tout ça, de toute cette écriture virtuelle. Dans une dizaine d’années disons, que restera-t-il ?
Qui serons-nous ?
Mais c’est un rêve
Une folie
Il n’y a pas de Youkali
Nous serons les mêmes.
Ville invisible
18 janvier 2007 § Poster un commentaire
Dans la ville que j’habite aujourd’hui il fait gris, il fait tempête de vent. C’est une ville immense, et assez dense. Comment s’appelle-t-elle ? Aucune importance au fond. Puisque de toute façon, la ville que je vois, c’est celle que j’invente. J’aurais beau vous la nommer ou vous la décrire, vous la verriez autrement que moi. Elle représenterait un rêve que vous caressez depuis longtemps, ou le cauchemar d’une époque antérieure, ou je ne sais quoi encore de différent de ce que je choisis de voir dans cette jungle.
Je lis le Walden de Thoreau pour m’imaginer au calme. La traduction est malheureusement désastreuse (c’est une édition bilingue assez peu lue je crois – et je sais maintenant pourquoi). J’aimerais tenter cette aventure, celle de Thoreau à Walden.
Je prends la décision d’écrire ici à l’insu des personnes qui partagent ma vie. Tiens. Une sorte de secret, ce carnet. Un secret sur la Toile.
Genèse
18 janvier 2007 § 1 commentaire
Pour ce premier texte, cette avant-chronique (peut-être une sorte de préface), je voudrais formuler un souhait. Je voudrais tenir ces chroniques sans aucune fois quitter l’anonymat, sans tomber dans un piège difficile à éviter par les temps qui courent: je voudrais ne jamais faire de cet exercice une publicité de moi, ni laisser croire que ma vie est si intéressante qu’elle mérite d’être affichée.
Je voudrais créer ce petit espace pour simplement explorer, et autant mon territoire que le vôtre. Parce que ce temps d’exil dans un autre pays que le mien, dont j’ignore par ailleurs combien d’années il durera, m’incite à raconter, à chercher.
Peut-être êtes-vous aussi en exil ? Tout en étant chez vous ? Peut-être êtes-vous à la recherche d’une voix ou de quelque chose. Peut-être que le hasard vous mènera jusqu’ici. Peut-être nous croiserons-nous dans un instant, dans la rue, sans le savoir.
J’espère que nous prendrons plaisir à ces croisements.
