vu
24 mai 2016 § Poster un commentaire
question dans les yeux, il cache une
bouteille vide entre ses jambes
vodka finie, au petit matin
tout près d’un bouquet de lavande, et puis
à côté : des acanthes en rappel
d’un ancien voyage à Rome
plus rien à voir
halo (bis)
21 mai 2016 § Poster un commentaire
si entre tes genoux, ou bien si
dans ta paume
il y a, non,
si dans ta paume il reste
c’est ça
cet éclair noir de suie
noir de nuit qui brûle
rien n’est pendu
opacité
13 mai 2016 § Poster un commentaire
à voir le pied qui crie
sous l’arbre tordu : trouvons
d’invisibles orphelins
petits globes, billes de verre
avalés par les paupières
fins rideaux de peau
à voir le pied qui crisse
dans l’herbe du temps
mentons levés haut
mentons maintenant
halo
12 mai 2016 § Poster un commentaire
une tête blanche
tremblait, comme pour dire
non non non non-stop
malgré elle
elle avait le refus
à part soi devenu
hors d’elle
rouge à
lèvres floues
halo dans le bus
au milieu des rides
quoi faire de nos lèvres
amical pastiche *
22 mai 2014 § Poster un commentaire
De ne pas oublier qu’enfant, faute d’en avoir jamais entendu la version originale, j’avais inventé la mélodie qui devait accompagner les mots «Boum, quand votre cœur fait boum» sortant de l’autoradio des Dupondt, dans Tintin au pays de l’or noir, et que dix ans après avoir enfin connu la chanson de Trenet, la vraie me semble toujours sonner faux.
* inspiré des Souviens-moi d’Yves Pagès
échappée
28 mai 2013 § 1 commentaire
ta main réfléchit mieux que toi
oublie jamais ça
une barque dérive mieux
libérée de son poids, détachée,
échappée des regards fous-fuyants
désertée du cadre
et pas bien assortie
au ciel blanc
tu fais comme ça, une fois ton arbre trouvé
tu le saisis bien, regarde : ras du sol, tu tires
secoues pour bien faire tomber la terre, que ce soit léger,
tu le prends, le javelot, tu le lances au plus loin de toi
et toute ta vie tu cherches
doucement
où il a pu tomber
escale
30 août 2011 § 1 commentaire
On dit des voix parallèles qu’elles ne se toucheront jamais. Il suffit de se regarder en oubliant de s’atteindre, de ne pas tendre le bras, les doigts. Ils nous écorcheraient. À cause de la vitesse, à cause des ongles.
Ou alors, si on y tient. S’il faut vraiment se toucher, s’il faut que nos chemins se croisent par nos bras étirés. Il faudra ralentir, puis s’immobiliser, pour ne pas se blesser. On cessera d’avancer.
C’est marche ou crève, on dit. C’est marche seul ou crève à plusieurs.
noeud
29 août 2011 § Poster un commentaire
défaire la boucle :
la saisir et tirer
d’un coup bref, se dé-pendre
jeter un regard par-dessus le mur
s’assurer de ne plus y être
pour n’être ici que vraiment là
paupières au crochet
par le givre
accrochées, ouvertes
pour de bon
vol
5 août 2011 § Poster un commentaire
à l’intérieur, dedans, on écarte les bras pour en faire de longues ailes, pour l’envergure, comme ça, mais à l’intérieur de sa tête, on se déploie de l’intérieur, on se défroisse, on creuse un espace grand comme ça mais dans le trou d’une aiguille, pour pas que ça gêne, pour que ça crie bien, mais sans vacarme, hop, comme ça
iris
6 juillet 2011 § Poster un commentaire
une forêt encagée
est déjà une forêt
les cous des pins s’étirent
chercheurs de ciel de temps
on les attache, liens et menottes, sangles de métal
pour ne pas qu’ils fuient
arbres inversés
fougères ventriloques
forget-me-not gonflables
inspirés d’une histoire vraie
peupliers en kit
et des humains humeurs de pollens de phentex
tout ça sifflote gaiement